Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ... (Pierre de Ronsard)

Le chateau de Noiseau

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Noblesse et châteaux : le château de Noiseau

Dès le Moyen âge, la Brie comme l’ensemble du royaume de France se couvre peu à peu de châteaux, symboles de la puissance militaire et lieux de séjour de la noblesse.

Celui de Noiseau, détruit en 1807, appartient à l’origine à Louis de Bussy, seigneur de Merval en 1641. Il est alors constitué de bâtiments organisés autour d’une vaste cour et compte plusieurs dépendances. Entre 1740 et 1770, le parc du château est inclus dans celui d’Ormesson. Après la destruction du principal édifice, seule la ferme demeure et devient propriété du prince de Wagram. Après 1810, le colombier et l’aile ouest de la ferme sont démolis tandis qu’est édifiée une écurie.

 A partir du 11e siècle, les souverains ne conservent plus dans notre région que des terres et des droits épars. C'est ainsi que Louis VII fait remise du droit de gîte à toute une série de villages dont Sucy-en-Brie.

 

Le plus ancien seigneur de Noiseau qui soit connu est le nommé Griveu. Il fit hommage à l’abbé de Saint-Maur pour ses terres de Noiseau et La Queue en 1281.

 

En 1364, Charles V avait donné à son premier secrétaire, Pierre Blanchet, la seigneurie de La Queue en Brie et les terres qui s’y rattachaient, dont Noiseau.

            Sur la fin du 14e siècle, cette terre passa dans la maison des Bouteiller de Senlis et une partie dans la famille des Viole qui a été illustre dans la Robe. Pierre Viole épousa une fille de Jean Bouteiller de Senlis et aurait été gouverneur de Montargis. Il eut de son beau-père en 1399, la moitié de la seigneurie de Noiseau, dite Noiseau sur Chanclain. L’autre moitié dite Noiseau sur Amboile fut depuis, donné à Nicolas Viole.

 

En 1474, Nicolas Viole, épousait Catherine Poignant, fille du sieur d’Athis, Maître des Requêtes ; à la faveur de ce mariage Athis entra dans la famille de Viole. Un des mémoriaux de la chambre des comptes d’entre 1478 et 1481 porte une permission accordée alors à Nicolas Viole, Seigneur de Noiseau sur Amboelle, Correcteur des Comptes, de construire une garenne dans cette terre.

En 1518, il y eut partage des terres entre les enfants : Agan, Jean Nicolas et Pierre Viole. C’est à ce dernier qu’échut la Chatellenie et la Seigneurie d’Athis. Il épousa Anne de Chambon et eu eut deux fils et trois filles. L’aîné porta aussi le nom de Pierre. Il devient sieur d’Athis à la mort de son père.

  

Le 10 décembre 1537,  Hommage rendu à l’Evêque de Paris comme Doyen de Saint Maur de la Terre de Noiseau par Nicolas Viole, Maître des Comptes, et Pierre Viole, Conseiller au Parlement, frères et héritiers d’Agnan Viole, Chanoine et Sous-doyen de Chartres.

 

          Dans l’église des Quinze-Vingts à Paris, se trouvait une épitaphe de Nicolas Viole, Seigneur de Noiseau et abbé de N.-D. de la Grande de Poitiers, lequel décéda en 1573. Dans une chapelle de l’église St-Gervais à Paris, plusieurs Viole furent ensevelis. Parmi les marguilliers de cette paroisse, on retrouve successivement des membres de cette famille y compris un seigneur de Noiseau.

 

           Un Denis Viole était seigneur de Noiseau en 1560. En cette qualité il fit un échange avec Aldric R. Perrier, curé, qui lui céda son presbytère pour une maison voisine de l’église. Le fils de ce Denis Viole et héritier de sa terre aurait été tué en 1587 à la bataille de Cautras.

Enfin les Viole sont par ailleurs souvent parrains ou témoins et signent fréquemment les registres. Notons, entre autres :

 « le premier jour d’octobre 1585, a été baptisée Claude fille de Nicolas Guillardi et de Jeanne Gobert sa femme de la paroisse de Sussy en Brie. Son parrain noble homme Karl Viole et sa marraine Claude de Quiry damoyselle de Noyseau. » (acte de baptême ci-contre) 6 janvier 1601, baptême de  « Laurent, fils de noble homme, Eustache de Viole, escuier, seigneur de Noiseau et de noble damoiselle, Elisabeth Têtu sa femme »

 

La famille Viole a marqué dans l’histoire parisienne. Plusieurs étaient au Parlement et toujours présents aux séances, ils donnèrent lieu à ce plaisant dicton : « Le Parlement n’a jamais dansé sans les Viole ». Ce fut un Pierre Viole, accompagné de la Rochefaucault et d’autres frondeurs qui reçut mission d’aller avec La Villière, secrétaire d’Etat, libérer au Havre, Condé, Longueville, Conti, en vertu d’un ordre de la Régente du 10 février 1651. Ils furent devancés par Mazarin qui, par lui-même, donna la liberté aux prisonniers.

Durant la Fronde, le roi voulant se rapprocher de Paris, après le départ du duc de Lorraine, quitta Melun où il avait séjourné presque tout le temps du siège d’Etampes. Il vint le 27 juin 1652 coucher dans une maison appelée « Guermande » propriété et seigneurie du Président Viole, distante d’une lieue de Lagny.

 

          En 1660, « le lundi quinzième novembre a été descendue et mise en la cour de sa chapelle située dans…. Haute et puissante dame Elisabeth Viole, femme de messire Gaston du Grieu, conseiller du Roy et Président en sa cour des aides et Seigneur de ce lieu. »

           C’est à cette date, 1660, que nous voyons pour la première fois apparaître le nom de Gaston du Grieu, conseiller du roi et président en la cour des Aides, seigneur de Noiseau. Ses descendants lui succédèrent jusqu’au 18e siècle.

 

Comme les registres capitulaires de la collégiale de Saint-Maur mentionnent un « chevalier des Grieux », certains ont voulu voir dans un membre de cette famille le modèle du héros de Manon Lescaut. Et effectivement, nous savons que c’est à Saint-Maur que l’abbé Prévost eut connaissance de l’histoire du chevalier, l’abbé Prévost qui, plus tard, avertissait ses lecteurs que « rien n’était plus exact et plus fidèle que sa narration ».

              A cette période, Un Georges Viole fit la généalogie de la famille. Sa femme, Madame la Présidente d’Athis, est signalée par Tallement des Réaux à cause de sa galanterie. Quatre fils naquirent de cette union. L’un d’eux se fit ermite et vécut longtemps sous le nom de Père de la Mort. Son costume consistait en la longue robe noire des Minimes sur lequel il portait la représentation d’une tête de mort. Il multipliait les bonnes œuvres. Un endroit écarté de Mons, encore appelé l’Ermitage semble indiquer l’endroit de sa retraite.

           En 1630, la seigneurie d’Amboile passa à la famille d’Ormesson. Le domaine fut agrandi par Olivier d’Ormesson, sur  Chennevières,  Noiseau, La Queue en Brie, Pontault, etc., aux environs de 1666.

« 1669, Mariage de Gaston du Grieu, Ecuyer, Seigneur de St Aubin fils du défunt, Messire du Grieu de son vivant président en la Cour des aydes et seigneur de ce lieu. »

 

« Le 30 août 1681, est décédé et mise en la cave de la chapelle seigneuriale, Damoiselle Marie Catherine du Grieu, fille née en légitime mariage de Messire Simon du Grieu gentilhomme ordinaire de la maison du roi et seigneur de ce Lieu… témoins : Anthoine Vassou procureur fiscal, Nicolas des Vaux, jardinier du château et Michel du Chesnois maistre des Escoles qui ont signé… »

 

En 1684, le seigneur de Noiseau est Messire de St Aubin et le procureur fiscal Messire Anthoine Vassou.

              
Vers 1720, Olivier d’Ormesson rachète la terre de Noiseau au chevalier de  Grieux.

         En 1752, l’affranchissement des serfs de Noiseau eut lieu en même temps que ceux de Sucy. Le Chapitre se réserva sur eux une taille annuelle de 16 livres parisis au lieu de la taille arbitraire qu’il pouvait exiger auparavant et une rente de 4 sous par arpent de vigne pour la dîme. Il les taxa en outre au principal à la somme de mille cinq livres parisis. Y compris les serfs de Sucy et de Noiseau, il y eut 250 affranchis environ.

            En 1754 , la terre de Noiseau, est réunie au domaine d’Ormesson.

              En octobre 1758, Louis XV, par lettres patentes données à Versailles, éleva au rang de marquisat le domaine d’Ormesson. Ce nom sera désormais donné aux château, paroisse et village d’Amboile, et aux fiefs, terres et seigneuries qui s’y rattachent : Noiseau, Chennevières, Les Bordes, Montlevés et la Queue-en-Brie en partie. Il sera conservé même pendant la Révolution.

L’acte fut fait en faveur de Marie François d’Ormesson et de ses descendants. Le marquisat s’étendait : « Sur ses terres et les huit clochers qui en dépendaient ». Dès lors, le nom  d’Amboile disparut. Un ancien moulin cependant sur le  Morbras continua de s’appeler Moulin d’Amboile. Le dit  Marquis d’Ormeson avait droit d’exercer haute moyenne et  basse justice, sauf recours au bailly de Brie, en cas d’appel  d’un tribunal supérieur.

Le 3 août 1792, Louis XVI signa un de ses derniers décrets pour  contraindre les communes à faire fabriquer des piques pour ceux de leurs citoyens qui en étaient dépourvus. Noiseau s’exécuta, pour 4 livres pièce. Puis ce furent les réquisitions : en octobre 1793, Noiseau était taxé, au profit de Paris qui souffrait de disette, à cinq setiers d’orge : le système métrique, vieux de trois ans, ne semble pas encore entré dans les mœurs. Des cultivateurs du village seront sommés de fournir à ceux d’Ormesson des semences de blé, d’orge ou d’avoine. Mais la famille  seigneuriale fut  très atteinte ; Anne-Louis-François de Paule Le Fèvre  d’Ormesson de Noiseau, conseiller au Parlement, président à mortier,  député de la noblesse aux Etats Généraux, fut guillotiné en 1794.

 Le premier Empire vit détruire, en 1807, le château de Noiseau, qui se trouvait entre la route menant à Sucy et le parc d’Ormesson.

Au début du 19e  siècle, après la chute de l’Empire, la royauté est de nouveau instaurée. C’est à cette occasion que le Comte d’Ormesson intente un procès au Conseil Municipal de Noiseau pour prendre possession d’une partie des biens de la Paroisse, situés à proximité de l’église.

Extrait du Blog de Françoise Hémery-Dufour -



12/05/2012
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